La conscience comme loupiote
En lisant Karen Hamaker Zondag, elle-même lectrice et théoricienne de Jung, on en vient à penser « la vie » autrement — je parle de la vie de la psychè. La psychè comme première, tout est psychè, tout est projection, 95% de notre vie mentale est inconsciente, etc.
Chacun « sait » ce genre de choses depuis Nietzsche — ce Nietzsche que j’ai lu assez intensément — mais on a beau lire …
Le petit promontoire sur lequel je monte pour parler, pour écrire, entendre ce que je lis — cette « lumière » de la conscience — n’est déjà plus, après quelques secondes, qu’un sillon plus ou moins indiscernable. Pas de quoi fonder une philosophie. — « Cartésiâneries »…
Même si la conscience est « omniprésente », même si c’est toujours à partir d'elle que j’écris et que je pense, je retourne vite à l’océan de la psychè. Non, notre état normal n’est pas la conscience, mais quelque chose d’autre. La conscience est toujours « sur fond de ». La conscience, archipel, petits ilots. Tout autour, l’océan.