Questionner le monde | meta-phi | Philosophie &etc. consultant

Questionner le monde, c’est mener l’enquête, en partant d'un thème ou d'une question, au sein d’un petit groupe de personnes.

Dispositif

Le Questionnement du monde, tel que je le conçois, est un dispositif visant à fabriquer des savoirs, sur un mode délibératif et dans un contexte info-numérique (à l’ère d’internet). En voici le schéma :

triangle

Premier atelier: Après présentation des règles du jeu, le groupe énonce toutes les questions qui lui paraissent cruciales. Il commence à les discuter «à chaud», puis sélectionne celles qui méritent approfondissement. Chaque participant repart avec une ou plusieurs questions, qu'il documentera sur un espace en ligne avant la prochaine rencontre.

Ateliers intermédiaires (points d’étape) : Le groupe étudie les matériaux recueillis, s’accorde (ou non) sur les premiers éléments de réponse et relance les recherches complémentaires (approfondissement). Cette phase peut être répétée autant de fois que nécessaire.

Clôture : L’enquête se clôture par la réponse concertée du groupe à la question posée initialement, tout en discutant des limites de cette réponse, du chemin parcouru.

Les ateliers sont animés par un « directeur d’enquête », dont le rôle est :

  • de faciliter et le cas échéant d’arbitrer les processus de décision du groupe (distribuer la parole, lever les mésententes) ;
  • d’enregistrer et de synthétiser la progression de l’enquête (recueil des questions et des éléments de réponse apportés) ;
  • d’alimenter lui-même l’enquête, par des questions, remarques, et propositions éventuelles ;

L’atelier s’achève par la production d’un récit d’enquête relatant le cheminement effectué par le groupe jusqu'à ses conclusions.

Principe, vertus et bénéfices attendus

Le savoir commence là où on s’approprie des informations ; on pourra ensuite les « mettre en pratique ». Pour se les approprier, rien de mieux que les partager avec d’autres. En conséquence, c’est la parole qui transforme l’information en savoir.

Nos ateliers prennent donc sens dans toutes les activités qui gagnent à la fabrication d’une culture commune, à son maintien ou sa réparation. Ils prendront sens, a fortiori, dans les situations où le besoin, ou le désir se font sentir :

  • d’un élargissement des horizons, d'une prise de hauteur ;
  • d'un recentrage (sur le coeur d’une activité par exemple) ;
  • d’une meilleure synergie entre collaborateurs autour d'un objet ou d'un thème d’activité ;

À ces bénéfices, on ajoutera également ceux, liés à la confrontation à un processus de délibération collective, et à l’invitation à se saisir des problématiques de l’information (surinformation, désinformation, etc.) dans un contexte numérique.

QM logo

book-iconLe Questionnement du monde tel que présenté ici hérite du paradigme didactique éponyme conçu par l’excellent Yves Chevallard, formateur d’enseignants en mathématiques (Aix-Marseille), que ce dernier oppose au paradigme éducatif en vigueur dans l’institution d’éducation nationale, et qu'il appelle «visite des oeuvres». Schématiquement : l’école nous apprend à redire ce que d’autres ont dit et pensé, non à construire le savoir en partant des questions que nous nous posons. Pour une introduction à la notion d’enquête, voir le mémoire de Julia Marietti, dirigé par Y.Chevallard ; le texte, aussi court qu’éloquent, Faire école à nouveau, sur la situation actuelle de l’école ; ainsi que le terriblement éclairant Quel avenir pour la formation des professeurs ?.